Agriculture du safran
Crocus sativus prospère dans les climats semblables à celui des maquis méditerranéens ou du chaparral nord-américain, où les brises sèches et chaudes d'été soufflent au-dessus de terres semi-arides voire arides.
Néanmoins, la plante peut tolérer des hivers rigoureux, survivant à des gels de -10 °C ainsi qu'à de courtes périodes sous la neige. De même, s'il ne pousse pas dans un environnement humide comme au Cachemire, où les précipitations atteignent 1 000 à 1 500 millimètres par an, le safran nécessite d'être irrigué.
C'est particulièrement vrai en Grèce (500 millimètres par an) et en Espagne (400 millimètres par an). La fréquence des précipitations est également un élément clé:
des pluies printanières généreuses, suivies d'été plutôt secs, sont idéales.
De plus, les précipitations tout juste antérieures à la floraison augmentent les productions de safran, néanmoins, les temps froids ou pluvieux durant la floraison favorisent les maladies, réduisant ainsi la production. Un climat constamment humide et chaud nuit également aux rendements.
Safrans en fleurs dans un jardin dans la Préfecture d'Ōsaka (大阪府), Kansai, Honshū, Japon.
Le safran pousse idéalement s'il est exposé directement à la lumière du Soleil, et s'accommode mal à l'ombre.
Ainsi, les meilleurs rendements sont obtenus pour les plantations exposés face au soleil (par exemple vers le sud dans l'hémisphère nord), maximisant l'exposition à la lumière. Dans l'hémisphère nord, la plantation a souvent lieu en juin, les cormes étant enterrés entre sept et quinze centimètres de profondeur.
La profondeur et l'espacement, en corrélation avec le climat, sont deux facteurs critiques ayant un impact sur le rendement des plantes. Ainsi, les cormes plantés les plus profondément fournissent un safran de plus haute qualité, bien qu'ils produisent moins de bourgeons et de cormes fils.
Sachant cela, les producteurs italiens ont déduit qu'une profondeur de quinze centimètres et un espacement de deux à trois centimètres entre les cormes favorisent le rendement en stigmates, tandis que les profondeurs de huit à dix centimètres optimisent la production de fleurs et de cormes. Les producteurs grecs, marocains et espagnols ont adapté la profondeur et l'espacement des plantations en fonction de leur propre climat.
Le safran préfère les sols argilo-calcaires friables, lâches, à basse densité, bien arrosés et drainés, ainsi qu'une forte teneur en matière organique. On utilise traditionnellement des parterres surélevés pour favoriser un bon drainage.
D'un point de vue historique, les sols étaient enrichis par l'application de près de 20 à 30 tonnes d'engrais par hectare de terres. Après quoi, et sans ajout supplémentaire d'engrais, les cormes étaient plantés. Après une période de dormance durant l'été, les cormes envoient leurs feuilles étroites et commencent à bourgeonner dès le début de l'automne.
Mais c'est seulement au milieu de celui-ci que la plante commence à fleurir. La moisson des fleurs doit être très rapide : après leur floraison à l'aube, les fleurs fanent rapidement durant la journée. En outre, le safran fleurit dans une étroite fenêtre d'une à deux semaines. Il faut approximativement 150 fleurs pour obtenir 1 g de safran sec. Pour produire 12 g de safran séché (72 g avant séchage), il faut près de 1 kg de fleurs. En moyenne, une fleur fraîchement coupée fournit 0,03 g de safran frais, ou 0,007 g de safran sec.
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